Selon les informations météo de Loïck, la situation se dégrade et dans
la nuit du 7 au 8 avec des prévisions de vents à près de 25-30 nœuds ; du
coup il n’est pas très enclin à faire la dernière étape, de nuit, sous spi,
tenant compte de notre niveau en mode régate. Il en avait déjà discuté le matin
et proposait de ne pas participer à la dernière étape du lendemain mais de
partir de suite à après les régates bananes.
On attend donc Meameame et Europe, puis , vers 21h00, nous nous dirigeons vers le Raz
de Sein, avec une navigation de nuit et de rejoindre Port-la-forêt. 

Le passage Trouz Yar contre la marée
Etant donné la marée montante, dans notre nez, Loïck décide de faire au
plus court et d’emprunter un raccourci à la Pointe du Raz, le passage du
« Trouz Yar », un passage étroit entre deux rochers et difficile à cause du courant
sur environ 100 mètres. (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raz_de_Sein )
Nous nous y
engageons bien évidement au moteur, Loïck à la barre. On se fait balloter de
droite à gauche, on voit bien les remous, c’est bouillonnant, ça brasse, un
vrai combat du courant de marée, des « vagues » de bien 1 mètres se
forment juste au passage. Même avec le moteur à fond, nous avançons à peine à
1.5 nœuds ; finalement on en sort.
Derrière nous Europe se lance, et l’on assiste à son combat de
l’arrière. 
Meameame avec Gaëlle ensuite… Plus d’anxiété à s’engager, elle reste en contact
téléphonique avec Loïck qui la guide vu de l’autre côté. Finalement elle passe,
mais ça semblait limite. 

A viser entre les deux rochers, courant à contre

 

 

 

Une vrai bagarre de courant/marée

 

Europe puis Meameame nous suivent
Loïck lui-même était loin d’être rassuré, et il reconnaîtra ensuite
qu’il ne pensait pas que le courant de marée était déjà si fort ; on
aurait dû passer ½ heure plus tôt pour avoir moins de courant. Et ceci avec un coefficient
de 50 environ. Leçon à retenir:  ne
pas passer contre le courant et surtout pas en vives eaux. 

Quelques exemples en video du passage par le trouz Yar

Pour la suite, l’équipage continue son bonhomme de chemin la nuit
tombée, et se relaye à la barre. Moi je pars me reposer dans ma cabine, même si
je ne suis encore fatigué. L’expérience du Golfe de Gascogne aidant, je sais
que la nuit sera longue et donc mieux vaut prendre du repos quand il est temps
qu’avoir tout le monde fatigué au même moment.
Je me lève vers 3h30 dans la nuit et voit Loïck seul de quart. Je me
lève, met mon ciré (he oui  il pleut,
fort parfois. Les bottes et le ciré servent toujours) et vais prendre la barre
de 4 heures à 7h et demi environ. Cela permettra ainsi à Loïck de somnoler et se
reposer un peu, souvent assit dans la descente, mais c’est surtout pour mon
plaisir et pour essayer de m’améliorer à la barre de nuit. Heureusement que
l’on avait préparé une bonne soupe de légume maison et chaude.

La mer est
plutôt calme, et du coup je tente au max de barrer en gardant une gite
constante, et acquérir les sensations sans points de repères. Cette satanée
pluie n’arrêtant pas, ma vision est super limitée, et la girouette pas vraiment
visible ou dédoublée par la déformation des gouttes d’eau sur mes lunettes. On
verra ma trace qui ressemble par conséquence un peu à un bateau ivre.

C’est magique, super bonnard, le matin arrivant de repérer d’abord les
balises cardinales (6 flashs courts et un long… sud ), puis le ciel passant du
noir sombre au blanc laiteux et la couverture nuageuse devenant visible peu à
peu .
Arrivée ensuite à Port-la-forêt vers 9h00, avec près de 80 miles
parcourus. Il y a un chenal étroit, et la BM étant à peine passée on s’avance
très lentement dans le chenal,… et soudain on n’avance plus… 1.90 de fond, pas
assez pour notre tirant d’eau.  Un peu de
patience, le temps que la marée monte, et on repartira. On croise les gamins
sur leurs optimistes et petit catamarans qui sortent en étant tracté par le
zodiac du prof, qui nous recommande de bien serrer le chenal à droite.
Arrivée au ponton visiteur, on est les premiers du tourduf ! (bon,
c’est normal, on est parti avec 1 jour d’avance).
Les 3 voiliers à couple. Puis petit déjeuner, nettoyage, et tranquille le reste
de la journée.
Richard, Stéphane, Manuella partent le jour même avec un peu d’avance,
moi je prendrais mon train le lendemain à 8h30 samedi au lieu du dimanche comme
initialement prévu.  Le soir, repas dans
un super restaurant avec le solde des 3 équipages.
9 aout :

Voyage de retour, Quimper – Paris – Lausanne. C’est
moins fun, n’ayant pas le droit de tenir la barre du TGV.